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L’épreuve d’entretien individuel.


Premier conseil : projetez-vous !

Les jurys « embauchent », par construction, pour l’avenir. Ils effectuent, au fond, un pari sur vous
et sur le double bénéfice que vous allez retirer de l’institution et que l’institution va retirer de vous.
Fort logiquement, les membres des jurys cherchent à réduire les risques inhérents aux paris qu’ils
effectuent. Vous devez les aider, dans votre propre intérêt, à réduire ces risques. Pour ce faire,
vous devez vous projeter dans l’avenir et partager avec eux vos projections.
Ce travail de projection revient, en définitive, à se demander et à vous demander ce que vous
voulez faire de vous, comment vous voyez votre avenir. Il est logique que les jurys se posent et
vous posent la question.
Soyez rassurés, les plus jeunes d’entre vous éprouveront, sauf cas particulier, plus de difficultés
à effectuer cette projection. Normale, cette difficulté n’est pas sous-estimée par les jurys, dont
les membres sont bien conscients que votre jeunesse et votre inexpérience expliquent le flou
pouvant entourer votre projet. Mais cela ne doit pas vous empêcher pour autant de RASSURER
votre jury en lui expliquant que votre présence devant lui est le fruit d’une longue réflexion.

Ceci présuppose que vous sachiez bien de quoi vous parliez. Prenons un exemple : si vous envisagez de devenir chef de produit dans le secteur du luxe, vous devez posséder sérieusement les deux dimensions suivantes.
Le secteur tout d’abord : pourquoi lui ? En quoi se différencie-t-il d’autres secteurs ? Quels sont les grands acteurs et les grandes évolutions ? Et pourquoi ce secteur vous attire-t-il ?
Le métier ensuite. Si vous parlez d’un métier, cela signifie que vous vous êtes renseigné, que vous savez en quoi ce métier consiste. Gagez que le jury vous demandera, dans notre exemple, ce à quoi sert un chef de produit, quelles sont ses principales missions, comment et à quoi on distingue un bon chef de produit, quelles sont les qualités requises, en quoi consiste son quotidien de travail...


Deuxième conseil : vous devez vous vendre !

Les entretiens que vous allez passer sont des entretiens d’embauche. Ni plus ni moins. Ce sont donc des entretiens à l’issue desquels la partie « adverse » décide de vous « prendre » ou pas. Ceci dit, comme dans les entretiens d’embauche, l’autre partie peut décider de vous embaucher et que vous refusiez en définitive sa proposition...
Si les jurys souhaitent, en toute logique, attirer les meilleurs des candidats qui se présenteront, vous vous retrouvez d’une certaine façon, en tant que candidat, en posture de vente.
Entendons-nous bien. Se trouver en posture de vente ne signifie surtout pas mentir ou embellir les choses de façon outrancière. Vous seriez d’ailleurs rapidement sanctionné. La bonne posture est celle de l’étudiant ayant une bonne connaissance de lui-même et de ses expériences et capable de les évoquer de façon concise et motivante pour son auditoire.
La différence se fait souvent entre l’étudiant qui parle de ce qu’il a fait sans synthèse ni mise en perspective et celui qui y a réfléchi, qui croit en ce qu’il a fait et qui le fait partager.
Cette aptitude à vous promouvoir, donc à évoquer de manière convaincante vos expériences présuppose que vous ayez une claire vision, type d’expérience par type d’expérience, de ce en quoi ces expériences consistent et ce qu’elles vous ont apporté.
1. Vos loisirs et vos centres d’intérêt
Vos loisirs et centres d’intérêt sont explicatifs de votre personnalité et de votre caractère. Quelqu’un pratiquant le parapente recherche des sensations et met en oeuvre des aptitudes différentes de celles nécessaires pour la pratique des maquettes et des modèles réduits. L’un
comme l’autre transmettent, au travers de leurs centres d’intérêt respectifs, une part de leur
caractère et de leur personnalité.
Ne partez surtout pas de l’idée que les centres d’intérêt que vous avez n’ont... aucun intérêt.
Rien n’est plus faux. Ils en ont un si vous êtes apte à le transmettre, à faire partager à votre
jury vos passions, à expliquer ce qu’elles vous apportent et ce que vous y trouvez. Partagez vos
centres d’intérêt.
Prenons un exemple. De nombreux étudiants mentionnent les voyages comme faisant partie
de leurs centres d’intérêt et énoncent une liste de pays dans lesquels ils se sont rendus. Le jury se
sentira peu motivé par votre séjour aux États-Unis ou en Suède, sauf si vous avez pris, au préalable,
la précaution de réfléchir à ce que vous en avez retiré. Des millions de personnes se rendent aux
États-Unis chaque année. Ce qui importera donc sera les réflexions que ce voyage vous a permis
de faire, quelle vision des États-Unis et des Américains vous en avez ramené, dans quelle mesure
vous avez considéré que les États-Unis que vous avez vu ressemblent, ou pas, à leur légende...
L’important réside donc en l’analyse que vous êtes, au-delà des lieux communs, capable de
produire. Et, de ce point de vue, il y aura autant d’États-Unis que d’étudiants s’y étant rendus.
Cette approche vaudra pour tous vos centres d’intérêt ou loisirs.
Je me souviens d’une étudiante qui nous avait passionné en nous racontant l’intérêt qu’elle
portait à sa collection de poupées anciennes qui lui venait de sa grand-mère. Elle était très
cultivée, nous a parlé de femmes miniatures, du rapport entre les enfants et leurs jouets. Elle était
vraiment brillante.
Il n’y a donc pas de « bon » ou de « moins bon » loisir, de centre d’intérêt à évoquer ou à taire. Le
propos ne réside en effet pour les jurys pas tant au fond en les centres d’intérêt qu’en ce qu’en
disent les étudiants qui en parlent, leur aptitude à élargir et à élever le sujet notamment.

2. Vos expériences semi-professionnelles

Contrairement à ce que vous pensez sans doute, votre jury sera ravi de savoir que vous appartenez
à une chorale, une équipe de tennis de table ou un club d’échecs par exemple.
Vos expériences associatives sont riches d’enseignements, à condition là aussi de les extraire et de
savoir les évoquer. Toute expérience de ce type recèle en effet de substantiels enrichissements, dès
lors que vous en prenez conscience, les analysez et les faites partager.
Commencez, là aussi, par faire le point de vos différentes expériences de ce type, qu’il s’agisse
d’expériences déjà vécues ou en cours. Immergez-vous en elle et faites-en ressortir les différents
apports dont vous êtes bénéficiaire. En d’autres termes, que retirez-vous de chaque expérience ?
Quelles qu’elles soient, ces expériences associatives présentent par exemple comme points communs possibles de vous permettre le partage, de vous aider à vous fondre dans un groupe et à trouver votre place, à animer et organiser un groupe, la discipline collective...
Appréhendez donc chacune de vos expériences sous ces angles, ainsi que sous les angles qui leur seraient spécifiques. Que vous soyez membre d’une association sportive, humanitaire ou culturelle ne change au fond rien à ce que vous pouvez en retirer, dès lors que vous étudiez vos expériences à un certain niveau.
Ce niveau est justement celui que les jurys attendent que vous adoptiez. Vous ne devez donc pas évoquer vos expériences semi-professionnelles comme de simples passe-temps, mais y chercher et transmettre ce qui démontre par exemple votre sens de l’initiative, votre aptitude à évoluer en groupe, votre façon de résoudre les difficultés... autant de qualités requises chez un collaborateur d’entreprise...
En revanche, il y a une tentation à laquelle vous devez savoir résister : celle qui vous amènerait, pour vous conformer à l’image que vous avez de ce que les jurys attendent, à mentir.
Ne cherchez surtout pas à affabuler et à vous inventer une expérience que vous n’auriez pas vécue. Les jurys ne sont rapidement pas dupes et cela peut vous coûter très cher...

3. Vos différences

La première étape de votre démarche consiste à identifier vos différentes expériences, qu’elles soient de nature associatives, semi-professionnelles ou réellement professionnelles et à leur appliquer le mode de dissection que nous venons de voir.
Ne vous y trompez pas. Cette phase n’est pas chose aisée. Vous devez véritablement vous efforcer de cerner vos expériences, être capable d’en extraire le suc et de le restituer en quelques phrases.
Ce n’est pas tout.
Chaque candidat est unique... à condition qu’il le sache et le fasse partager.
La question se posant alors à vous à ce stade est de parvenir à cerner vos particularités, ce qui sera de nature à vous différencier par rapport à vos compétiteurs.
Par voie de conséquence, si vous avez le choix, cherchez plutôt à évoquer des expériences que vous savez être rares ou distinctives. Même au sein d’expériences classiques – stage dans une banque, appartenance à une association sportive par exemple – vous devez tenter d’en extraire ce qui vous différenciera et vous distinguera.
Vos différences peuvent tenir à vos expériences en tant que telles, à la façon dont elles se sont déroulées, aux responsabilités qui ont été les vôtres, à vos résultats... Demandez-vous, au regard de vos différentes expériences, ce qui semble être le moins banal, donc ce qui est susceptible de ne pas avoir été vécu, et donc appelé à être évoqué, par vos concurrents.

Votre objectif n’est bien sûr pas de vous faire passer pour quelqu’un d’unique, mais de faire en sorte
que le jury retienne des expériences singulières ou des circonstances peu usuelles.
La « promotion » du produit que vous représentez passe par la mise en avant de vos différences, de ce
que vous pensez être partagé par peu d’étudiants.

Troisième conseil : n’oubliez pas que vous avez des devoirs...

En vous présentant à un entretien oral de motivation, vous avez des devoirs que vous devez
impérativement remplir.

1. Savoir

Ce n’est pas négociable. Les attentes minimales des jurys consistent en effet à ce que vous soyez capable de justifier concrètement l’intérêt que vous portez à l’institution que chaque jury représente, donc que vous la connaissiez intimement.
Pour ce faire, vous devez consulter et vous approprier différentes sources. Ces sources sont de deux
natures. On peut en effet distinguer les sources internes à l’institution, donc les informations émises par elle (notamment par le biais du site Internet de l’institution, sur un salon d’orientation, pendant une Journée Portes Ouvertes, etc.) et les sources externes, soit les informations que vous pouvez recueillir sur elles mais qu’elle n’émet pas (forums, articles de presse, etc.).
Si la sous-partie précédente évoque ce que vous devez impérativement savoir sur votre future institution.

2. Être

Aller plus loin, c’est accepter d’adopter, si elles ne vous sont pas naturelles, plusieurs règles de
comportement, donc plusieurs façons d’être.
Première règle : la courtoisie.
Si le jury vous la doit et, d’une certaine façon, vous la garantit, la réciproque s’impose à l’évidence.
Être courtois et bien élevé fait donc partie des attentes de base, du socle minimal à partir duquel
votre relation avec votre jury pourra s’établir. Si vous êtes incorrect, donc ne respectez pas les règles
élémentaires de politesse, il est probable que le jury le deviendra à son tour.

Les membres de votre jury ne sont objectivement pas vos ennemis et n’ont aucune raison de le devenir. Ils ne le deviendront que si vous les y forcez...
Deuxième règle de comportement à adopter : soyez respectueux.
Entendons-nous bien cependant : respectueux ne veut pas dire servile. En aucun cas. Votre jury ne l’attend d’ailleurs pas et un excès en la matière vous desservirait nettement. Respectueux signifie simplement que vous devez, à l’endroit du rituel, des personnes et des idées, adopter une posture d’acceptation et de respect.
Respectueux du rituel signifie que vous devez respecter ce dernier, donc, par exemple, ne pas vous asseoir avant qu’il vous ait été donné l’autorisation de le faire, ni prendre la parole avant qu’elle ne vous ait été donnée.
Le respect du rituel passe également par le fait que vous avez compris, et que vous le montrez, que c’est le jury qui mène l’entretien, choisit les sujets et leur ordre de traitement. Vous ressortirez de toute façon de vos entretiens en ayant la sensation de ne pas avoir tout dit, de ne pas avoir eu assez de temps. Cette sensation tiendra notamment au fait que le jury dirige l’entretien et choisit ses axes. Ce sera à vous, nous y reviendrons, de tenter de faire passer néanmoins vos messages.
En troisième lieu : soyez agréable et ouvert.
Pénétrez-vous de l’idée que les jurys voient entre dix et vingt candidats par jour et que certains membres ne sont pas rémunérés. Le minimum qu’ils attendent de vous est donc que vous soyez d’une agréable compagnie. Si les membres des jurys n’ignorent pas que vous êtes pour la plupart, empreints de stress, vous devez prendre sur vous et vous montrer de commerce agréable. En d’autres termes, trop d’étudiants font, inconsciemment, partager à leurs jurys leur angoisse et créent, involontairement, une tension parfois difficile à dissiper.
Les jurys feront ce qu’ils pourront pour vous mettre à l’aise. Il n’en demeure pas moins que l’entretien reste un entretien, ayant pour objectif de vous apprécier et de vous évaluer. Vos entretiens se dérouleront dans une grande part comme vous le voudrez. Si vous entrez en souriant, demeurez d’un contact facile, montrez que vous êtes content d’être en face d’eux, tout se passera bien.
En quatrième lieu : faites preuve d’humilité.
Il arrive à certains étudiants de prendre les membres des jurys pour ce qu’ils ne sont pas et de leur faire comprendre. Fort logiquement, cette posture hérissera votre jury et sera sanctionnée.
Entendons-nous. Vous avez vos opinions et personne ne vous demande, bien au contraire, d’y renoncer. Mais la façon dont vous les affirmez et y tenez constitue un véritable enjeu. Vous devez en l’espèce savoir conjuguer fermeté sur le fond et souplesse sur la forme, mais surtout ne pas considérer que les points de vue ou positions du jury dateraient ou seraient émises par des individus « n’ayant rien compris »... Vous devez donc admettre les opinions et points de vue divergeant des
vôtres et montrer que vous êtes réellement dans cet état d’esprit.
Vous devez donc vous installer dans une posture d’écoute et de débat, en écoutant et respectant,
réellement, les positions des autres.
Consubstantielle au bon candidat, l’écoute doit être active et attentive. Elle n’empêche en aucun cas
l’expression de désaccords de votre part ni la production d’une argumentation allant dans un autre
sens que celui adopté, parfois de façon factice d’ailleurs, par un membre de votre jury.
Votre cinquième façon d’être a trait au contenu même de vos propos.
Il est entendu que les jurys ne cherchent en aucun cas à recruter des clones ou des étudiants
correspondant à un modèle qui serait prédéfini. La diversité des profils recrutés fait partie intégrante de la mission des jurys. Ces derniers sont donc sensibles à la différence, à ce qui rendra votre candidature rare et distinctive.
Pour autant, mieux vaut mettre en avant des expériences peu banales que des idées. En d’autres
termes, vous devez « rester dans les clous » des positions admissibles. Sans tomber, surtout, dans le
« politiquement correct », vous devez veiller à ne pas choquer votre jury par l’expression d’opinions
que vous savez aller à l’encontre de l’évolution sociétale.
Je me souviens d’un étudiant qui n’hésitait pas à justifier les différences de salaires entre les hommes
et les femmes.
Que cela vous convienne ou non, vous devez donc surveiller vos propos.. Même si, en votre for intérieur,
vous ne jugez pas nécessaire de raisonner le capitalisme et d’en limiter les excès, que les dirigeants
d’entreprise ne doivent se préoccuper que du profit sans prêter attention à leur environnement ou
que l’immigration n’est pas un bienfait pour l’Europe par exemple, vous devez être très prudent dans
l’expression de ces points de vue. En rupture avec les idées, valeurs et pratiques des institutions, ces points de vue risquent fort d’indisposer votre jury. Surtout, ils sont à même de l’amener à considérer que leur institution  ne vous convient pas, alors que vous êtes devant eux pour tenter de les convaincre du contraire...
Enfin, vous vous devez d’être authentique.
Il s’agit de toute façon du meilleur service que vous pouvez vous rendre ! Être authentique signifie que vous devez être vous-même, en prenant en compte, autant que vous le pouvez, ce que vous ont dit les personnes que vous avez interrogées pour cerner la perception que vous avez de vous.
Vous vous connaissez. Vous savez si vous avez une nature expansive ou timide, si parler à des tiers vous stimule, vous handicape ou vous indiffère. Ne cherchez pas trop, même sur le plan de l’aisance oratoire, à sortir de vous-même. Les meilleurs orateurs sont ceux dont la passion ou l’enthousiasme sont les plus communicatifs, pas ceux qui parlent le mieux.
Ne vous contraignez pas non plus à jouer un rôle que personne ne vous demande de jouer. Bien au contraire. Votre différence apparaîtra dans votre façon d’être, non dans votre aptitude à singer un modèle que vous vous seriez donné.
Il est bien entendu que vous vous êtes préparé et que vous avez creusé en profondeur votre projet et pourquoi vous aspirez à l’institution à laquelle vous postulez et à nulle autre. Ensuite, soyez vous-même. C’est en effet votre personnalité, votre caractère qui importent aux membres de votre jury, donc c’est en étant vous-même, naturel, que vous les convaincrez le mieux.
... mais sachez aussi que vous avez des droits !
Si vous avez de nombreux devoirs, ou de nombreux points de passage obligés, et évoluez, dans le cadre des entretiens, pour une part sous contrainte, vous n’êtes pourtant pas entièrement corseté.
Vous avez, même si vous ne les avez pour l’instant pas en tête, de réels et multiples droits dont vous pouvez user, sinon abuser.
Le premier droit dont vous disposez est celui de ne pas être à l’aise, d’avoir le trac.
Vous n’êtes pas un surhomme et les membres de vos jurys non plus. Il est donc absolument normal que, compte tenu des enjeux, vous soyez angoissé. Dites-vous bien d’une part que ce stress, cette pression que vous ressentez sont de bon aloi. Certains candidats, prenant les oraux d’entretien « par-dessus la jambe », s’y présentent trop décontractés. Le jury ne vous en voudra jamais de manifester par votre trac votre prise de conscience des enjeux, pour lui comme pour vous. Et, d’autre part, que votre jury le sait, y est habitué et va chercher à vous aider à évacuer votre stress.
Le droit de ne pas être à l’aise, au début de votre entretien au moins, vous est donc reconnu. Votre enjeu va donc consister à réduire l’impact et la durée de manifestation de votre stress. Le fait que vous sachiez que votre jury est appelé à le comprendre et à l’admettre vous aidera à le circonscrire.
Vous avez naturellement – c’est votre deuxième droit – le droit de ne pas savoir.
Vous n’êtes pas omniscient, pas plus que les membres de votre jury d’ailleurs. Vous avez forcément des lacunes et rencontrez un stade au terme duquel vos connaissances s’arrêtent. Rien que de plus normal. Le jury ne s’attend bien évidemment pas à ce que vous sachiez tout sur tout.
Entendons-nous néanmoins là aussi. Si vous avez le droit de ne pas savoir, sans que votre « ignorance » soit d’une quelconque façon de nature à vous sanctionner, il est trois domaines dans lesquels le jury sera moins indulgent. Le premier de ces domaines est l’institution à laquelle vous aspirez. Le jury ne comprendra pas que vous ne vous soyez pas immergé en votre future institution, donc en ses concurrentes également et interprétera
votre manque de connaissances comme une marque d’impréparation, donc de dilettantisme.
Le deuxième domaine a trait à votre projet. Le jury s’attend à ce que vous soyez a minima attiré par un secteur d’activité et que vous soyez à jour sur son actualité et sur les enjeux qui lui sont connexes. Par exemple, un candidat souhaitant travailler dans le domaine du luxe qui ne connaîtrait pas l’actualité
des groupes L’Oréal, LVMH ou KERING ne sera pas perçu comme spontanément crédible dans ses
aspirations...
Le troisième domaine a trait à « l’honnête homme » que les jurys s’attendent à rencontrer. En d’autres
termes, vous êtes de votre temps, donc forcément au courant de l’actualité, notamment économique.

Face à une question dont nous ne détenons pas la réponse nous vient néanmoins souvent la tentation
de répondre. Nous répondons alors à côté, produisons une mauvaise réponse. Sauf s’il s’agit de
questions simples touchant aux domaines évoqués ci-dessus, dites-vous bien que cela n’est pas grave.
Il arrive à tout le monde, c’est votre troisième droit, de se tromper.
Si tel est le cas, donc si vous produisez une mauvaise réponse, soyez convaincu que vous en avez le droit.
Personne ne vous en voudra de ne pas tout savoir et les jurys poussent parfois leur questionnement
afin de cerner jusqu’où vous savez.
Si votre jury est donc prêt à admettre une mauvaise réponse, il n’appréciera en revanche que peu les
réactions produites par certains candidats dans ce cas. L’une de ces réactions consiste par exemple
à considérer explicitement que cela n’était pas grave que de ne pas savoir la réponse à la question
posée. Cette réaction en dit au fond long sur ce que vous pensez de la pertinence ou de l’importance
de la question. Or le jury, ce qui est logique, n’aime pas qu’un candidat lui fasse comprendre que sa
question n’était pas pertinente...